Imprimer

En partenariat avec la Médiathèque de Troyes Champagne Métropole

 

Lecture - Débat 

Sur une initiative de Brigitte Martinez-Tartois     Lintranquille mini               

Benoît Olivier                

Comédien, metteur en scène  

Lecture de "L'intranquille" de Gérard Garouste

 
le samedi 11 décembre 2021 à 15H                                                                                                                                                

Médiathèque Jacques Chirac                                          

(Boulevard Gambetta - Troyes) 

 

Lecture d'environ une heure. Débat animé par Christine Salas. (voir le texte en bas de page)                                                 

15h précises, accueil dès 14h30                                                     

Inscription préalable requise : Mesures Covid 19 (Passe sanitaire)

Modalités : voir en bas de page

 

Argument :

"Je suis le fils d’un salopard qui m’aimait. Mon père était un marchand de meubles qui récupéra les biens des juifs déportés. Mot par mot, il m’a fallu démonter cette grande duperie que fut mon éducation. A vingt-huit ans, j’ai connu une première crise de délire, puis d’autres. Je fais des séjours réguliers en hôpital psychiatrique. Pas sûr que tout cela ait un rapport, mais l’enfance et la folie sont à mes trousses. Longtemps je n’ai été qu’une somme de questions. Aujourd’hui, j’ai soixante-trois ans, je ne suis pas un sage, je ne suis pas guéri, je suis peintre. Et je crois pouvoir transmettre ce que j’ai compris." G . G. 2009

Un livre qui a la puissance d’un roman, traversé par l’antisémitisme, les secrets de famille, l’art, la folie et l’amour. Un autoportrait bouleversant.

 

Gérard Garouste est un artiste internationalement reconnu, ses oeuvres sont exposées dans les plus grands musées du monde. L'intranquille est son récit personnel.

C'est un livre qui a la puissance d'un roman, traversé par l'antisémitisme, les secrets de familles, l'art, Dieu, la folie et l'amour. Un autoportrait bouleversant.

 

Judith Perrignon est journaliste, écrivaine et essayiste. Elle est aujourd'hui collaboratrice du magazine M du Monde et de XXI. Judith Perrignon est l'auteur de plusieurs ouvrages dont "Les chagrins", "C'était mon frère", "Les faibles et les forts" son dernier roman paru en 2013, ainsi que de plusieurs "livres à deux". Elle a composé le texte de "L'intranquille" après avoir écouté pendant plusieurs mois le récit de Gérard Garouste.

 

Benoit Olivier est comédien et metteur en scène.

Au croisement du théâtre occidental et du théâtre oriental, du langage du corps et du langage verbal, de la danse et du mime, il se nourrit des techniques de Peter Brook, de l'Actor's studio et de l'enseignement d'Ariane Mnouchkine.

Il a commencé en 2013 un cycle de lectures à haute voix, où il prête sa voix à des textes forts. Il a intitulé ce cycle "Ma parole est donnée". Le premier volet de ce cycle est la lecture de "L'Intranquille".  

"Avec l'accord de Gérard Garouste et de Judith Perrignon, J’ai "mis en voix" ce récit.

J’ai désiré être le "Passeur Vocal" de ce texte, en "Homme debout", tout en densité et sobriété, et partager ainsi avec le public la grande vibration, le grand souffle de ce récit qui retrace le vie de Gérard Garouste: La violence de son père, l'antisémitisme et la collaboration, sa famille d'adoption, l'adolescence, l'apprentissage de la peinture, l'hébreu, la maladie bipolaire, les "années Palace", Léo Castelli et le succès... jusqu'à l'apaisement.         

Gérard Garouste est porté par "Transmettre ce que j'ai compris"... Ce sont ces deux lignes directrices qui ont guidé mon travail. Et peut-être, comme Gérard Garouste, "chercher des clés" est l'histoire de ma vie."

                       

 

Bibliographie :

- Gérard Garouste,"L'intranquille. Autoportrait d'un fils, d'un peintre, d'un fou", avec Judith Perrignon, Livre de Poche 2011

- Gérard Garouste, "Vraiment peindre", avec Catherine Greenier, Editions du Seuil 2021

- Gérard Garouste, "Catalogue d'exposition à la Galerie Templon, relié-illustré, Templon 2018

- Hortence Lyon, "Gérard Garouste, En chemin", Relié-illustré, Flammarion 2015

- Julie Rouart, "Gérard Garouste", Relié, Skira 2009

- Hortense Lyon, "Garouste à Talant", Relié, Editions Ereme 2006

- Thierry Delcourt, "La folie de l'artiste", chapitre sur Garouste : "Du chaos à la naissance de l'art", Editions Max Milo 2018 

- et bien d'autres revues et catalogues d'expositions ...

On peut voir les vitraux de Garouste à l'église de Talant, à l'entrée de Dijon par la route de Troyes.

 

Texte de l'intervention de Christine Salas

Gérard GAROUSTE, lecture de L’Intranquille
Samedi 11 décembre 2021


Pour introduire le débat :

Le cadre de notre médiathèque troyenne convient tout à fait à cette présentation de Gérard GAROUSTE, il me semble pertinent à plusieurs titres :

D’abord la divine comédie de Dante qui a trouvé alors « un réel écho en lui ». « La suite est une succession de livres et de mots, ils m’ont lavé, récuré même, et ils m’ont fait peindre ». « Pour créer, je pars des mots, jamais des images ».

Suivront le Don Quichotte de Cervantès, le Gargantua de Rabelais, le Faust de Goethe.

Sa dernière exposition, l’été dernier, à la galerie Templon à Paris, était le fruit d’une rencontre littéraire, philosophique, avec Frantz KAFKA. A travers une vingtaine de tableaux, trois ans de travail, cette exposition rendait compte d’une démarche tout à fait particulière : le partage avec un philosophe, Marc-Alain OUAKNIN, d’une même passion à la fois pour l’étude de la Bible et du Talmud, et pour la figure de Kafka.

C’est ce travail de la matière, cette technique même qui fait de Garouste un créateur tout à fait singulier dans l’art contemporain.

C’est cette transmission que Garouste met en acte à son tour lorsqu’il fonde en 1991, ce qu’il nomme sa « seconde oeuvre », l’association La Source qui fête cette année ses trente ans et qui est désormais implantée dans dix départements. Née de la conviction que développer la création artistique, rendre accessible le monde de l’art et de la culture, peuvent contribuer à lutter contre l’exclusion sous toutes ses formes, son but n’est pas de former des artistes, mais de donner à l’enfant une dynamique qui l’autorise à s’appuyer sur ses propres ressources créatives, son imaginaire, pour surmonter ses difficultés personnelles ; de lui apprendre ou réapprendre à rêver, de lui donner une dimension vitale, celle du désir : « Favoriser l'épanouissement de l'enfant et l'éveiller à l'art, c'est cultiver sa sensibilité́, son imagination, son intelligence, dans la perspective d'en faire un être de désir. »

La peinture est « son instrument », elle s’est imposée très rapidement dans sa vie, dès l’enfance, comme une « question de survie et d’identité » [« je n’existais qu’à travers mes petits dessins. Ma seule issue dans l’existence était de ce côté-là »]. Mais elle est, dit-il, « un outil de travail », « une croûte qui cache un discours », au sens d’un écran qu’il donne à voir : « je veux peindre ce qu’on ne dit pas », « c’est parce que je ne peux pas aller plus loin dans les mots et le raisonnement que commence la peinture ».

Cet impossible à dire (point central de la psychanalyse) : « il n’y a pas de vérité […]. Ce qui est intéressant, ce ne sont pas ces images, c’est l’inconscient. […] Le plus important est dans le non-dit », c’est la vision du spectateur qui va en ouvrir le sens. « C’est le questionnement qui compte, dit-il, L’idée n’est pas de répondre à des questions à travers mes oeuvres, mais d’en poser pour nouer un dialogue avec le spectateur ». « Si mes tableaux permettent de poser des questions, alors la partie est gagnée.»


Quelques réflexions à partir des remarques et questions posées au cours du débat :

Gérard Garouste s’insurge contre l’idée d’un lien entre folie et art :
« Cela m'agace toujours un peu qu'on lie la folie à l'art. Moi, ma maladie m'a empêché de créer autant que j'aurais voulu. Et ce que j'ai peint pendant mes périodes de délire, je l'ai souvent détruit après, car je n'en étais pas satisfait. Heureusement, avec les nouveaux traitements, la psychiatrie, j'ai pu avoir de longs intervalles stables pour travailler. Je suis sûr que si Van Gogh avait eu cette chance, son oeuvre serait encore plus riche... »

« On ne peut peindre que si l’on va bien. Le délire est un trou noir dont on ne sort que dans un état d’extrême sensibilité bénéfique pour la peinture, mais le lien légendaire entre la folie et l’art s’est trop souvent changé en un raccourci romantique. Le délire ne déclenche pas la peinture, et l’inverse n’est pas plus vrai. La création demande de la force. L’idéal du peintre n’est pas Van Gogh, s’il n’avait pas mis fin à ses jours, il aurait fait des tableaux plus extraordinaires encore. L’idéal, c’est Vélasquez, Picasso, qui ont construit une oeuvre et une vie en même temps. Pourquoi un artiste n’aurait-t-il pas droit, lui aussi, à l’équilibre ? » (L’Intranquille, p. 126).

« Tous ces moments de dépression, ce sont des blancs dans ma vie. J'ai 66 ans, et je n'ai plus assez de temps devant moi pour le voir s'évanouir ainsi » disait-il en 2012.

On peut rappeler qu’après ses premières crises maniaques (en 1971) et lors de la longue dépression qui a suivi, il n’a fait en dix ans qu’un seul tableau (Le Classique, 1971).

Bien sûr, Garouste se sert de ses failles, de ses souffrances et de ses interrogations, comme tout artiste. L’artiste, peintre ou écrivain, travaille d’abord avec ce qu’il est. La première phase du travail de la création selon D. Anzieu est ce qu’il nomme le « saisissement créateur » : un mouvement régressif souvent lié à une crise intérieure, qui mobilise des représentations archaïques. L’inspiration est selon Anzieu, un « moment psychotique non pathologique » où la régression libère des productions fantasmatiques et affectives et où le créateur a accès à son inconscient.

Mais pour faire oeuvre, l’artiste doit transposer cette réalité psychique dans un matériau, écriture, peinture, musique etc. dont il a la maîtrise. Il choisit un code et lui fait prendre corps, commence alors le travail psychique de création qui organise l’oeuvre en projet et introduit à l’ordre symbolique. C’est dans la réappropriation du code et la prise de distance plus ou moins grande par rapport à ce code, que se joue l’originalité de l’oeuvre et que le conflit spécifique au créateur, entre le Moi idéal et le Surmoi, trouve une issue.

Garouste reprend d’ailleurs à son compte la citation « L’artiste est celui qui a tout perdu sauf la raison », d’une part car il se méfie de sa « raison » et sait que lorsqu’il se noie dans des calculs mathématiques, des interprétations de signes ou de mots, le délire n’est pas loin. On peut constater d’autre part que Garouste est un peintre qui construit ses toiles. Sa peinture n’est pas « pulsionnelle » comme elle peut l’être chez certains artistes d’ « art brut ». Bien au contraire, par sa technique réfléchie, travaillée, le délai qu’il s’impose pour faire aboutir une oeuvre (il reprend, à distance le plus souvent, un dessin de ses carnets, il commence une toile, prépare le fond puis les esquisses, il retourne la toile contre le mur de son atelier, la reprend après plusieurs semaines, pose les empâtements et les glacis. Au bout d’une semaine, content ou pas, il la retourne de nouveau et en commence une autre etc.), on peut penser qu’il se défend de ces « pulsions ».

L’Intranquille est, comme l’a fait remarquer une intervenante, un témoignage précieux de la façon dont Gérard Garouste vit sa maladie et s’en explique l’origine (importance du « secret de famille »). Mais ce texte est le fruit d’entretiens avec Judith Perrignon, c’est elle qui en a fait une oeuvre littéraire, même si Garouste manie extrêmement bien la parole et s’expose sans réserve lors d’interviews ou de participations à des colloques ou conférences. On peut noter que ce texte fait suite pour Judith Perrignon à "C'était mon frère... Théo et Vincent Van Gogh", publié en 2006, écrit également à la première personne du singulier, à partir de la correspondance des deux frères Van Gogh, de lettres d’amis peintres dont Pissaro et du dossier médical de Théo auquel elle a eu accès en Hollande.

Pourquoi alors passer par l’écriture ? Il semblerait que ce soit l’éditrice des éditions L’Iconoclaste qui ait proposé à Gérard Garouste de se prêter au jeu du souvenir. Garouste désirait alors témoigner de son parcours de vie : son propos était de « démonter mot à mot, image par image, cette grande duperie que fut (son) éducation » (L’Intranquille, p. 198).

Mais il s’agissait également de témoigner du dialogue singulier qu’est une psychanalyse dont il dit qu’elle lui a « sauvé la vie » (« je suis né dans cette période-là » Vraiment peindre, p.38). A la fois dénonciation et reconstruction, témoignage et document clinique, L’Intranquille opère la passe du privé au public.

Garouste avait lui-même tenté d’écrire, se « raccrochant à l’écriture » pour sortir de sa dépression, au moment où il ne pouvait plus peindre car il n’avait plus la force de vivre. Il a alors écrit une pièce de théâtre « Le Classique et l’Indien » (jouée en 1978 dans un festival de théâtre), inspirée d’un rêve interprété au cours de sa psychanalyse. C’est ce travail ainsi que la lecture (lecture de Roland Barthes à cette époque) qui lui ont redonné confiance en ses capacités d’artiste-peintre. L’écriture est donc plutôt une façon de retisser ou d’accepter un dialogue avec les autres qu’un matériau d’expression.

Il a été remarqué lors du débat que le fait d’entendre cette lecture à la première personne du singulier produit un curieux effet sur les auditeurs : qui dis «je» ?

On peut penser que Garouste lui-même a éprouvé ce sentiment d’inquiétante étrangeté, lors de la lecture de l’Intranquille, par Jacques Weber, au Théâtre du Rond-Point en 2011. Benoît Olivier nous disait en effet que cette lecture avait produit un « effet saisissant » sur Garouste au point qu’il se sentait très mal et qu’il a ensuite interdit toute lecture de ce texte !

On peut constater par ailleurs qu’un second texte « Vraiment peindre », paru récemment en mars 2021, accompagnant la dernière exposition de Gérard Garouste à Paris, reprend de nombreux éléments autobiographiques de l’artiste. Le dossier n’était donc pas clos comme Garouste semblait le dire en conclusion de l’Intranquille : « Je me crois enfin débarrassé d’une vieille peau, d’une croûte qu’on gratte enfant jusqu’au sang. Ma tête s’est ouverte, elle s’est vidée d’un noir mirage, par la peinture et ici avec les mots » (p.201).

Ce nouveau texte se présente sous formes de dialogue, questions /réponses, avec Catherine Grenier. Est-ce à la demande cette fois-ci de Garouste ?
En tout cas il est plutôt un autoportrait de peintre qu’une autobiographie. En témoigne son titre : Vraiment peindre, au double sens de s’impliquer totalement dans la peinture et ne pas être dans la duperie ou l’imposture, cette imposture toute paternelle contre laquelle Garouste a érigé son oeuvre.

On peut constater à lire et à écouter Gérard Garouste se raconter, qu’il s’en tient à une série limitée d’anecdotes autobiographiques exprimées avec les mêmes mots, comme autant de souvenirs écrans ; il parle presque exclusivement de sa relation à son père, seul point de référence, ne dit que quelques mots de sa mère, « effacée », « fuyante », dupliquant ainsi sa place manquante, dans une volonté de choix et de maîtrise du discours. Même lorsqu’il aborde l’intime, il ne nous donne jamais l’impression d’un « tout dire » propre à la psychanalyse.

Son obsession pour les origines, son incapacité à accéder au féminin (où l’on peut lire comme l’a fait remarquer un intervenant, une impossibilité de se représenter la scène primitive), son déni d’une sexualité génitale, sont autant d’éléments d’une clinique de la psychose, qu’il parvient à sublimer dans son oeuvre, à symboliser.

De la même façon, il pratique l’autoportrait en peinture de façon répétée, mais proclamant toujours l’écart de celui-ci par rapport à la réalité (le seul visage que l’on ne puisse voir de façon directe étant le sien), il donne à sa figure toutes sortes d’attributs (le nez allongé par le mensonge de Pinocchio, l’entonnoir du fou, le masque etc.). Rappelons que l’autoportrait révèle toujours une part inconnue de soi qui échappe à notre connaissance et à la seule vision spéculaire.
Avec ses jeux sur les mots, ses représentations allégoriques, ses créatures hybrides qui en font l’héritier d’un Jérôme Bosch et de la tradition mystique de la peinture du Moyen-Age, comme l’a souligné un intervenant, sa peinture est cryptée, elle fait énigme.

Afin de structurer sa pensée Gérard Garouste construit en effet son propre mythe :
« Je considère ma propre vie comme un mythe : il n’y a pas de vérité, ces scènes que j’ai vécues, que je vous ai racontées, ce sont des images-écrans. Ce qui est intéressant, ce ne sont pas ces images, c’est l’inconscient. […] La seule manière de transmettre un secret est de raconter tout ce qui est autour du secret, pour que la personne le trouve elle-même. […] Raconter ma propre vie de manière consciente est une façon de mettre en scène ce qui m’échappe, qui est de l’ordre de l’inconscient. » (Vraiment peindre, p. 116).

Son mythe personnel est issu d’un rêve ancien, le Classique et l’Indien : ils avancent ensemble et l’un ne peut se passer de l’autre, oscillant entre raison et folie, entre aspect pulsionnel et élaboration, entre règle et intuition, ils sont l’incarnation de la nature humaine divisée. C’est dans cette construction en filigrane tout au long de son oeuvre que le peintre trouve son identité et son équilibre.

La citation de KAFKA « Maint livre agit comme une clé pour les salles obscures de notre propre château » pourrait s’appliquer à Garouste. Il nous « donne à voir » ce qui « marche pour lui » : « (sa) peinture est en harmonie avec la société », dans le même échange qu’il a voulu avec son association La Source.

Son questionnement nous invite à participer au jeu qui parcourt son oeuvre : « moi, je considère que vivre c’est jouer » dit-il, un jeu avec ses règles et l’invention à l’intérieur de ces règles, métaphore de la condition humaine et de la créativité. « Il faut inventer avec ce que l’on est, à l’intérieur de nos limites ».
Il nous invite ainsi à l’accompagner sur son chemin artistique et philosophique, un chemin où l’on n’arrive jamais, où l’on est toujours en marche [voir la citation de Rabbi Nahman de Bratslav, « Ne demande jamais ton chemin à celui qui le connaît. Tu risquerais de ne pas t’égarer » en exergue à l’Intranquille].

Comme l’affirmait Freud, l’artiste est un psychanalyste sans divan : « Ce qui est bien dans la peinture, c’est que c’est un peu comme si l’inconscient de l’artiste s’adressait à l’inconscient du public : il y a une sorte de transfert d’inconscient sans mots. On ne peut imaginer son importance. » (Entretien à l’Institut Français, 24 avril 2020).
Au moment où l’espace de la pensée, la place du sujet, son désir, doivent être préservés, Le travail de Gérard Garouste rejoint ce que peut encore l’art comme la psychanalyse.